Basile : "Une suspicion sur notre travail"
André Basile participait il y a dix ans à la montée du club en National. Il avait fini meilleur buteur du club avec 15 réalisations. Il n'a depuis jamais caché son attachement à l'OAC, malgré un passage chez le rival bagnolais, aujourd'hui en CFA2 pour la seconde fois en cinq ans. Il revient sur le début de la relation entre la nouvelle direction, conduite par Didier Bilange et Claude Crégut (lors de la présidence de ce dernier en 2003/2006, le club avait lentement sombré vers la DHR...) :En janvier, Bilange est venu dans les vestiaires de Pibarot. Je me suis dit : c'est bien, il vient présenter ses voeux et nous montrer son soutien. Sauf qu'un membre du comité directeur nous a demandé, à José et à moi, de sortir le temps qu'il s'adresse aux joueurs ! C'était déjà une suspicion sur notre travail. Pas un joueur ne s'est exprimé et ne nous a remis en cause. Si ça, c'est du management.... Dommage que l'ancien goaleador de l'OAC ne précise pas qui est ce membre du comité... Qu'importe après tout, il n'a sans doute pas agit de la sorte de son propre chef.
Son éviction, cela faisait déjà plusieurs mois que l'on en avait entendu parlé. Choix du président Baldy à l'issue de la saison catastrophique conduite par l'ex-adjoint de Dall'Oglio, Michel Bénézet, André Basile avait quelques semaines auparavant été plébiscité par les membres d'ALLEZ-ALES.FR en terminant à la tête du sondage "Qui souhaitez-vous comme entraîneur de l'OAC". José Carrascosa, dont la côte de popularité auprès des supporters alésiens a toujours été extrêmement haute depuis la remontée du club en 2006 avait terminé second, et s'était vu proposer le poste d'adjoint. Aujourd'hui, cette nouvelle direction remet tout en cause, et ne reconduit pas le duo d'entraîneurs qui a obtenu les meilleurs résultats en DH depuis 2003 (comme quoi les supporters n'ont pas toujours tort) ! Pour André Basile :
Dès janvier, je savais que je ne représentais plus l'avenir du club. D'ailleurs, ils ne m'ont pas payé mon recyclage DEF (diplôme d'entraîneur de football). On m'a reproché d'être trop dans l'affectif et de protéger les joueurs, que je faisais des entraînements trop légers, de ne pas avoir pris contact avec José Pasqualetti, le conseiller sportif du président, etc.
L'OAC n'est pas le bouche trou des anciens joueurs !
Il est amusant de voir reprocher à André Basile de ne pas avoir pris contact avec José Pasqualetti, quand on sait que ce dernier est ensuite parti à Istres (et d'un oeil objectif on ne peut pas le lui reprocher). Mais après Olivier Dall'Oglio qui laisse le club aux mains de son adjoint, puis José Pasqualetti qui part après six mois à peine au poste de directeur sportif, il serait peut-être temps de compter sur des personnes dont nous sommes certains qu'ils ne partiront pas au premier appel. L'aide des anciens joueurs montre certainement leur attachement à ce club avec lequel ils ont vécu une formidable aventure, mais il ne faut pas que cela soit contre productif et empêche le club de progresser. Or depuis 2003, RIEN NE BOUGE à Alès !Alès en DH - Episode 8 : la direction fantôme ?
André Basile regrette l'attitude de la nouvelle direction :A part le secrétaire général, Mickaël Bedos, et Midi Libre , personne ne m'appelait. Baldy avait des défauts, mais il avait cette qualité d'être proche du terrain, et de nous soutenir. A Lattes, on avait même fait décaler le match pour que le président vienne, et personne n'est venu. A Sète, quand les Sétois nous ont proposé de boire un coup après le match, ils ont été surpris qu'il n'y ait aucun membre de l'encadrement avec nous... Et on vous dit que le comité est présent ?
Pire, le club semble être confronté à des problèmes financiers :
A la trêve, on nous a dit : le club a de grosses difficultés financières. On enlève les primes, on baisse les indemnités. On ne nous a pas laissé le choix. Sinon, on mettait la clé sous la porte. Il y avait des retards de paiement. Tout le monde voulait partir ! Falaq m'a même serré la main avant de partir en vacances, persuadé qu'il allait quitter le club. Avec Carascosa, on a joué les psychologues, en dehors des heures d'entraînement, pour convaincre les gars de rester. Les efforts pour le club, on les a faits. On a contribué à le sauver. Quand il a fallu mettre de l'essence dans le réservoir vide du minibus pour monter au Valdonnez, je l'ai fait de ma poche. Parfois, on n'avait même pas d'eau pour les matches...
En attendant, le club n'a toujours pas annoncé la moindre recrue pour la saison prochaine, et la période de recrutement est désormais... terminée !
Les propos d'André Basile ont été recueilli par Midi Libre (édition du 30 juin 2010).
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